
Comment faire bouger les élèves en classe de la maternelle jusqu'à la fin du premier cycle tout en respectant le développement des compétences disciplinaires et en quoi est-ce important ?
Afin de nous aider à répondre à cette question, nous avons formulé six sous-questions que voici :
- En quoi l’activité physique est-elle favorable aux apprentissages des élèves ?
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« La pratique régulière de l’activité physique a de nombreux bénéfices sur le développement global de la personne. L’activité physique à l’école permet aux élèves d’évacuer leur stress et de mieux le gérer, améliore l’humeur, l’estime de soi et la capacité de concentration de ces derniers. De plus, l’activité physique augmente la qualité du sommeil. Les élèves sont donc dans de meilleures dispositions pour faire des apprentissages. La durée de l’activité n’a pas besoin d’être longue pour être bénéfique. La fréquence deviendra un élément déterminant sur l’impact de la qualité de vie de l’enfant. » (Véronique Alarie, 2017)
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Selon Canadian Society for Exercise Physiology, « pour améliorer leur santé, avoir un meilleur rendement à l’école, améliorer leur condition physique, etc., les enfants âgés entre 5 et 11 ans devraient faire chaque jour au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée. »
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Selon l’interview d’une enseignante à Radio-Canada, « l'idée est de partager des sentiments positifs pour que les enfants se sentent bien, qu'ils évacuent leur stress et leurs émotions négatives, parce qu'un enfant heureux et de bonne humeur apprend mieux qu’un enfant triste. »
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L'Organisation mondiale de la santé affirme « qu' il semble également que les jeunes qui pratiquent une activité physique adoptent plus volontiers des comportements sains (comme éviter le tabac, l'alcool et la consommation de drogues) et ont de meilleurs résultats scolaires. »
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Selon Jeunes en forme Canada (2014), l’ensemble de l’activité physique d’un enfant offre des bienfaits sur le plan de la santé physique et de la santé mentale, du maintien du poids santé, des résultats scolaires, du développement des habiletés motrices et du savoir-faire physique.
- Comment rendre les élèves aptes à apprendre sur une plus longue période de temps en classe?
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Selon Silva (2015), seulement 5 minutes d'activité physique d'intensité élevée permettraient aux élèves atteints de TDAH d'avoir un niveau d'attention semblable à celui d'un élève qui n'est pas atteint du TDAH.
- De quelle façon le développement de la motricité globale (grands gestes) favorise-t-il le développement de la motricité fine (petits gestes) ?
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La motricité globale doit occuper une place importante dans le quotidien des élèves du préscolaire, puisque selon les ergothérapeutes Sonya Côté et Marie‑Christiane Laplante, le développement de la motricité globale aide grandement au développement de la motricité fine (Côté et Laplante, 2014).
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Dans son livre L’enfant : une approche globale pour son développement, Jeanne Hendrick cite Guilford (1958) affirme que « le passage de la motricité globale à la motricité fine signifie que l’enfant acquiert d’abord le contrôle de la première pour ensuite maitriser graduellement la deuxième ».
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La motricité globale a des incidences sur l’apprentissage de l’écriture puisqu’elle favorise « le développement de certaines habiletés requises en écriture telle qu’une posture adéquate, un bon tonus musculaire, la coordination, la dissociation et l’inhibition des mouvements et des différentes parties du corps sollicitées » (April et Charron, 2013, p.25).
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De Ajuriaguerra et Auzias (1960) cités dans le document Portrait du développement moteur et de l’activité physique au Québec chez les enfants de 0 à 9 ans de Dugars et Point (2012) « souligne que l’enfant doit développer suffisamment ses capacités motrices et perceptives pour pouvoir apprendre à écrire et que l’environnement éducatif doit mettre en place des situations pédagogiques propres à favoriser ce développement de sa motricité et des sens. »
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Les résultats des études Pagani et coll (2010) et de Grissmer et coll (2010) qui sont également tirés de ce document de Dugars et Point (2012) « ont repris des analyses sur un échantillon très important d’enfants provenant du Québec et des États-Unis pour cerner les caractéristiques à la maternelle les plus déterminantes pour la réussite scolaire ultérieure. Les résultats des deux études mettent en lumière la contribution des habiletés motrices en bas âge à la réussite scolaire ultérieure. En effet, ces deux études permettent de conclure que la motricité fine est associée positivement au rendement ultérieur en lecture et écriture de même qu’au rendement scolaire global. Cette association positive entre la motricité fine et le rendement peut s’expliquer en partie par le fait que ces tâches de nature cognitive requièrent des habiletés en lien avec le contrôle de la main et des yeux; ceci étant en lien avec le développement de la posture et du contrôle du tronc. En effet, la maîtrise du contrôle distal de la main repose sur le développement de la motricité globale et particulièrement, les muscles de la posture et du tronc [...] »
- De quoi sont capables les élèves de maternelle, de première année et de deuxième année sur le plan du développement moteur?
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Dans sa publication Favoriser le développement global des jeunes enfants au Québec : une vision partagée pour des interventions concertées (2014), le Ministère de la Famille adhère aux propos ci-dessous. Effectivement, le Ministère de la Famille affirme que « le développement moteur du jeune enfant est fondamental pour plusieurs raisons. Plus ses habiletés de locomotion (marcher, ramper, courir, etc.) et ses habiletés fondamentales du mouvement (lancer, attraper, frapper du pied, etc.) se développent, plus ses capacités d’explorer certains aspects de l’environnement dans lequel il se trouve évoluent. L’enfant affine peu à peu le contrôle qu’il exerce sur son corps (son tonus musculaire, sa posture, sa coordination, etc.), devient plus confiant en ses capacités physiques, ce qui peut l’encourager à adopter un mode de vie physiquement actif qui perdurera jusqu’à l’adolescence et à l’âge adulte. »
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Pour répondre à cette question, nous vous référons également à quelques documents :
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Un tableau synthèse du développement de l'enfant de 6 à 12 ans rédigé par le CHU Sainte-Justine:
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Le Portrait du développement moteur et de l’activité physique au Québec chez les enfants de 0 à 9 ans de Dugars et Point (2012) aux pages 25 et 26.
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- Quels sont les besoins des élèves de maternelle, de première année et de deuxième année sur le plan moteur et cognitif?
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En 2010, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis au point les Recommandations mondiales en matière d'activité physique pour la santé. Dans ce document, l’OMS explique que « pour les enfants et jeunes gens de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment le jeu, les sports, les déplacements, les activités récréatives, l’éducation physique ou l’exercice planifié, dans le contexte familial, scolaire ou communautaire ». « Pour améliorer l’endurance cardio-respiratoire, la forme musculaire et l’état osseux et réduire le risque de maladies non transmissibles », l’OMS recommande pour les enfants et les jeunes adultes (5 à 17 ans) « au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue ».
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Selon ParticipACTION (2016) dans son document Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes : une approche intégrée regroupant l’activité physique, le comportement sédentaire et le sommeil, une journée de 24 heures dans la vie d’un enfant ou d’un jeune âgé de 5 à 17 ans devrait ressembler à ceci (en visant une santé optimale) :
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« Au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne à élevée comprenant une variété d’activités aérobies. Des activités physiques d’intensité élevée et des activités pour renforcer les muscles et les os devraient être intégrées au moins 3 jours par semaine. »
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« Plusieurs heures d’une variété d’activités physiques d’intensité légère structurées et non structurées. »
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« De 9 à 11 heures de sommeil par nuit sans interruption pour les 5 à 13 ans et de 8 à 10 heures par nuit pour les 14 à 17 ans, et des heures de coucher et de lever régulières. »
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« Un maximum de 2 heures par jour de temps de loisir devant un écran. »
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« Un minimum de périodes prolongées en position assise. »
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- De quelles façons pourrions-nous, en tant qu’enseignantes, assurer une continuité de la maternelle à la deuxième année?
- La constance : L'enseignant doit tout au long de l'année faire des activités présentées dans ce site ou d'autres activités similaires et ayant les mêmes intentions.
- La communication entre les enseignants ainsi que leur collaboration (du préscolaire à la 2e année) est essentielle afin d'assurer la continuité.
Bibliographie